Nous présentons ci-après, en réponse au souhait de notre ami Patrick Noblet, quelques reproductions de toiles de Louis Cattiaux. L’occasion s’offre ici de présenter brièvement le personnage de Louis Cattiaux à travers le regard du Professeur catalan Raimon Arola, spécialisé dans l’histoire des religions ainsi que dans l’étude du sens symbolique des oeuvres d’Art (Faculté des beaux-Arts de Barcelone). Il vient de publier un ouvrage paru aux Éditions Philomène Alchimie (Juin 2021) dont nous recommandons vivement la découverte, intitulé « Le Symbole Renouvelé: À propos de l’oeuvre de Louis Cattiaux », une accueillante porte d’entrée dans son Message Retrouvé ainsi que dans sa « Physique et Métaphysique de la Peinture ».
Certaines toiles que nous avons choisi de faire découvrir ici, ont été commentées par Raimon Arola dans son livre, dont nous tirons quelques extraits.
Louis Cattiaux
Écrivain éclairé, auteur d’un ouvrage éclectique, « Le Message Retrouvé », compendium de l’hermétisme des Temps Nouveaux et peintre hermétique, auteur d’un essai sur l’art, « Physique et Métaphysique de la Peinture », et auteur de nombreuses toiles hermétiques.
« un peintre paresseux »
Il y a quarante mille peintres à Paris. Un seul bat ses tapis sur les grilles de Sainte-Clothilde, le matin ; un seul vit à la campagne en pleine capitale, son chat sur les genoux : c’est Louis Cattiaux […].
« peintre, poète… »
La peinture de Cattiaux se fait toute seule. Du moins son exécution ; car il la médite longuement, chacune de ses toiles naissant lentement d’une exigence à la fois métaphysique, religieuse et plastique […]. Il ne lui faut pas plus de temps pour écrire des poèmes : Les poèmes du Fainéant en tête desquels il a placé cette phrase malicieusement attribuée à Hippocrate : « Trop de gens écrivent, qui ont les ongles sales ». […] Poète dans sa peinture – par sa merveilleuse invention qui lui permet de donner un corps à ses postulats, une chair à ses pures spéculations – Cattiaux est peintre dans sa poésie, en ce sens que chacun de ses poèmes est comme une illustration de ce qu’il exprime en peignant : Vierges alchimistes, tigres couronnés de soleils et ceints de l’éternel serpent, éblouissants éclatements d’un Cosmos que rassemble aussitôt la systole du coeur.
« et philosophe »
La philosophie de Cattiaux, et sa métaphysique, il ne cache point leurs sources : la Tradition, l’Ésotérisme […]. Son dieu est l’Unique, sa religion l’Amour. Le Message Retrouvé exprime tout cela en courts chapitres qui s’emboîtent selon une logique interne qu’on ne perçoit pas immédiatement.
« mire, chiromancien et guérisseur »
« Il faut se faire voyant », disait Rimbaud. Cattiaux a suivi ce conseil. […] Où qu’il se trouve, c’est l’insolite qui s’installe avec lui : il a toujours l’air de venir de très loin, d’un monde pacifié où l’on vivrait sans manger, sans travailler, sans combattre. Ce « mire » n’a d’ailleurs rien d’un sorcier […].
« un sage »
Cattiaux, entre sa femme Henriette et son chat Poupinet, entre sa palette et son écritoire, mène la vie du sage. Il a la joie de l’enfant, l’humour tendre du saint. […] Le vrai Cattiaux, c’est rue Casimir-Perier qu’il faut aller voir, choyé, choyant, et obtenant des grâces par le seul exercice de son amour. « Devant qui se prosterne, on se prosternera », disait le grand poète lithuanien Milosz. « À qui donne, on donnera », telle pourrait être la devise de Cattiaux. Rue Casimir-Perier, dans une galerie d’art reconvertie en habitation, espace pittoresque bien connu à Paris, on rencontrait le peintre à son chevalet, au rez-de-chaussée, à front de rue, comme en vitrine.
LOUIS CATTIAUX est né à Valenciennes, dans la France du nord-ouest, le 17 août 1904, Louis-Ghislain Cattiaux, orphelin très jeune, vécut une enfance et une jeunesse difficiles. En 1932, à vingt-huit ans, il épouse Henriette Péré. D’une galerie d’art éphémère, « Gravitations » 3, rue Casimir-Perier à Paris, ils feront leur foyer. Là, il peint ses toiles les plus représentatives et écrit « Le Message Retrouvé« .
Pour Cattiaux, pratique de l’art et vie de l’esprit vont de pair, l’une et l’autre entendues comme expressions du même mode d’être : « La vie ne se transmet qu’en faisant l’amour, soit en procréant, soit en oeuvrant, soit en priant » (« Physique et Métaphysique de la Peinture », p. 498), trois modes qui, sans aucun doute, peuvent être rapprochés des mondes physique, psychique et spirituel. Le Message Retrouvé le développe : « Il faut un don génial pour exercer les beaux-arts dans ce monde. Et il faut un don angélique pour prier et pour louer le Seigneur du ciel et de la terre. Mais il faut un don divin pour pratiquer le grand ART du Tout-Puissant ici-bas » (Message XXXV, 43) .
Son oeuvre maîtresse Le Message Retrouvé contient la clef du mystère de la gnose qui est le secret de l’homme, c’est un livre susceptible de passionner les plus simples comme les plus exigeants, un message fraternel, retrouvé par un homme de notre temps, et transmis par lui à ceux qui voudront bien le recevoir. Si le langage de Cattiaux n’est pas proprement alchimique, son Message Retrouvé porte l’empreinte de la mystérieuse conjonction, métamorphose des éléments naturels en pierre philosophale.
Outre « Le Message Retrouvé », Cattiaux écrit des poèmes et un opuscule sur la peinture, « Physique et métaphysique de la peinture »; dans une lettre à son ami Gaston Chaissac, il écrit: « Je termine un livre sur la peinture qui vous intéressera peut-être, car j’essaie d’analyser le mécanisme de l’inspiration et surtout les moyens pour demeurer en état de grâce qui est le grand secret des artistes véritables. Pendant la rédaction de son « Message Retrouvé », la peinture de Cattiaux devient plus hermétique, il peint des toiles au moyen de ce qu’il appelait « la belle matière », une technique des anciens maîtres qu’il disait avoir retrouvée, et on y trouve une orientation vers l’Alchimie et la Quête de l’Absolu.
Aperçu sur l’oeuvre picturale de Louis Cattiaux
« La Pierre philosophale » – Commentaire de Raimon Arola :
Les formes extérieures cachent l’essence transmise au moyen de symboles, explique Cattiaux: sous le monde des apparences, la lumière enterrée est manifestée par l’artiste, avec l’aide du ciel, afin de collaborer à la création pure. « Le Message Retrouvé » ainsi que ses peintures manifestent en effet cette essence. Par exemple, La Pierre philosophale, une de ses peintures les plus connues y fait indubitablement allusion au milieu de la nuit, un Soleil noir préside à deux scènes : d’un côté, une femme à genoux prie, les yeux fermés, tenant entre ses mains le symbole du monde. De l’autre côté, de multiples significations s’entrecroisent : la nuit trouve sa complémentaire dans la neige qui s’accumule dans les recoins et éclaire le deuxième plan où se meut un personnage, un château dans le lointain.
Cattiaux rapproche-t-il ici Pierre philosophale et Nativité au début de l’ouvrage ? À droite, un lieu en ruine, semblable aux représentations de la crèche, souligne l’ambivalence intérieur-extérieur. Dans cet espace, un étrange athanor, le fournel des alchimistes ou sublimatorium des Latins, est surmonté d’une étoile enfermée dans un globe ; un rayon en surgit, projeté sur une surface semblable à une tablette. Un autre faisceau de lumière, issu d’une étoile extérieure, pénètre dans l’enceinte à travers une fenêtre et converge vers le premier rayon, pour former une étoile ou pentacle sur la tablette, motif central du tableau, lieu où se manifeste la pierre philosophale ou enfant Jésus. Certaines icônes orientales représentent l’enfant Jésus dans une grotte, illuminé d’une étoile. À cette lumière manifestée au milieu de la nuit, Cattiaux ajoute la lumière du labeur alchimique, du matras, complément de la lumière extérieure céleste. La pierre-Christ, est ainsi composée de nature et d’art. L’alchimiste vivifie la naissance divine, en actualisant le mystère d’il y a deux mille ans. Au milieu de sa nuit, la présence divine prend corps, l’épiphanie se répète en son secret. « La voie de la sagesse, de la sainteté et du génie, écrit Cattiaux, c’est la solitude intérieure où couve l’étoile de notre naissance divine » (Message III, 40).
À gauche, le personnage féminin en prière occupe la place de Marie dans les Nativités. Sans elle pas de naissance divine, aussi tient-elle dans ses mains le symbole de la pierre philosophale. La neige, symbole de pureté, s’accumule dans la nuit, s’agit-il d’une nuit sainte ? Le personnage porte un cierge dans sa course sur le sol enneigé, il réunit les deux scènes du tableau : la femme en contemplation et le lieu où se réalise l’oeuvre. Ni d’aujourd’hui ni d’hier, cette scène est de toujours. Comme la philosophia perennis recherchée des humanistes de la Renaissance, elle appartient à l’intemporel.
Introduisant la troisième édition du « Message Retrouvé », une note de E. d’Hooghvorst (dans Croire l’incroyable ou l’ancien et le nouveau dans l’histoire des Religions, éd. Beya, pp. 121-122) énonce les questions à poser à propos de l’ouvrage de Cattiaux :
« Comment le définir ? Tous ne le liront pas de la même façon. Le nom du livre indique la nature de son contenu : le message ; le message de qui ? De quand date-t-il ? Pourquoi « retrouvé » ? A-t-il été perdu ? Par qui ? Pourquoi ? Comment ? Pourquoi ce titre a-t-il été choisi par l’auteur de ces sentences ? Sans doute, celui-ci se réclame-t-il d’une inspiration. Peut-on la déceler dans ces pages, parfois difficiles, énigmatiques, fastidieuses à certains, mais souvent aussi d’une émouvante chaleur, d’une poésie, d’une foi, d’une simplicité d’enfant ?
Quels sont les lecteurs qui sauront y discerner un savoir d’unité aussi ancien que l’humanité traditionnelle : un savoir de sainteté, un savoir de salut ? « Le Message Retrouvé », c’est comme si on disait : le Mystère Revivifié ; non plus lourdement enseigné par des historiens, mais expérimenté, assimilé et vécu dans la simplicité du coeur et de l’esprit. Il faut savoir feuilleter au hasard ces pages de sentences « condensées comme l’air liquide », et pourtant, d’une aisance surprenante, où pas un mot n’est superflu, mais où tout s’ordonne dans un sens unique qui ne se révèle pas à la première lecture.
Que dirai-je du « Message Retrouvé », moi qui le lis depuis trente ans et qui le trouve toujours neuf ? C’est un vade-mecum, celui des exilés, la boussole de ceux qui sont perdus, le compagnon du pèlerin. Son auteur a vécu inconnu, même de ceux qui croyaient le connaître. Il a médité ce livre dans le silence et l’abandon de ce monde, il en a formé et poli les sentences jour après jour, avec un savoir-faire aussi aisé que savant. Lisez-y donc la foi du Créateur en sa créature, vous qui vivez en cette fin d’un monde, la fatigue et l’usure de toutes les subtilités !
Ce livre vous plaira si vous préférez la chose aux mots, le savoir qui unit à la science innombrable, la conscience au délire. Ces versets ne sont pas impénétrables : ils parlent seulement à ce qu’il y a en nous de plus essentiel, et souvent hélas ! de plus délaissé ou de plus méprisé. Voilà pourquoi peu l’apprécient. C’est à ceux-là que les éditeurs de la troisième édition ont voulu rendre service, à ceux qui sont fatigués d’un monde sans issue, d’un monde de plus en plus étranger à tout ce qui est véritablement humain, d’un monde où la sagesse ancienne paraît dérisoire et inutile. Ceux-là verront qu’il suffisait d’un seul homme ».
« La force des pentacles », « La Vénus céleste », ou « La Mère des Mondes » – Commentaire de Raimon Arola:
Cattiaux résume le sens profond de la magie dans une petite toile intitulée La force des pentacles ou la Vénus céleste, la Mère des Mondes. La peinture représente un personnage féminin de forme sphérique, de couleur rouge orangé qui suggère le mouvement cyclique du feu universel, et sur lequel se trouve inscrite une série de caractères magiques signifiant Vénus.
Dans sa partie supérieure, et dans la même série de caractères tirés de La Philosophie occulte d’Agrippa, sont écrits le nom du Soleil, dans la partie inférieure celui de Saturne, à sa droite la Lune et à sa gauche Mercure. Aux quatre coins de la peinture se trouvent les symboles des quatre éléments : en haut, l’eau et l’air, en bas, la terre et le feu. Nous avançons ici l’interprétation selon laquelle la femme est la quintessence, appelée Mère des mondes ou Vénus Céleste ; c’est elle qui anime les métamorphoses des quatre éléments, et par eux, toute la création. C’est une représentation de l’Âme du monde, cause première du mouvement de la grande fabrique de la création ; la magie consiste à rentrer en communication avec elle. Telle est peut-être la raison qui a poussé Cattiaux à intituler cette peinture « La force des pentacles », pour signifier que c’est elle, la Quintessence, qui donne tout le pouvoir aux pentacles, c’est la figure magique par excellence.
De par leur influence céleste, les peintures de Louis Cattiaux ne se limitent pas au monde du subconscient surréaliste, elles sont le reflet des secrets de la vie.
En 1950, il peint une majestueuse Vierge sous le titre de « Maria Paritura » qui sera mise à l’honneur comme page de couverture de la première édition posthume complète du « Message Retrouvé » en 1956. La fin de sa vie est consacrée à la rédaction du « Message Retrouvé ». Artiste, sensible et passionné dans sa jeunesse, à la recherche de la vérité de l’art, Louis Cattiaux à l’âge mûr peint aussi des vierges: « Je peins des Vierges Éternelles dont nul ne connaît le vrai nom sinon celui qui les épouse ». « N’oubliez cependant jamais – poursuit-il dans une lettre à Chaissac – que nos arts humains ne sont que le reflet très imparfait de la création de Dieu, elle-même défigurée en partie par la chute, ceci afin de ne pas perdre de vue l’art avec un grand A qui compte seul en définitive ».
« Le magicien et les golems » – Commentaire de Raimon Arola:
Le golem, figure mythique propre au judaïsme, est un être créé par un rabbin qui lui donne la vie, à la façon dont Dieu créa Adam de la poussière de la terre ; la prononciation du saint Nom de Dieu, souffle vivifiant, vient animer la créature.
La petite toile de Cattiaux représente deux golems, féminin aux cheveux blonds à droite, et masculin aux cheveux bleus à gauche. Nus, hiératiques, colorés en vert, couleur de la création ou de ce qui se crée, ils se tiennent à l’entrée d’une tente sous un rideau. Au premier plan le magicien, nettement plus grand que les golems, drapé de vêtements somptueux, tient de sa main droite une baguette magique d’où sortent des étincelles. Son couvre-chef harmonisé au pectoral se nimbe d’une lumière blanche, comme l’encolure du pectoral et l’extrémité des manches. Un flux de points colorés descend du ciel ; rouges, jaunes, verts, ces points éclaboussent tout le tableau, tandis que les jaunes se concentrent principalement sur le chapeau du magicien.
Comme dans la Maison-Dieu du Tarot, les points chromatiques descendus du ciel, flux incessant de bénédictions, se concentrent sur certains personnages, ici le magicien. Le reflet sur le sol, comme sur un miroir d’eau, signifie l’endroit secret et imaginaire, la mer du monde. Au vu de tout cela, il n’est pas difficile de conclure qu’un mystère est exprimé ici, peut-être de façon quelque peu ingénue, mais néanmoins avec une clarté extraordinaire. Nous disons ingénue car le magicien crée de sa baguette magique deux êtres nouveaux à la manière d’un conte de fées. N’illustre-t-il pas un sens spirituel bien plus profond, résumé dans le verset :
« C’est la femme et l’homme intérieurs qu’il nous faut faire émerger du chaos, par le secours divin de la grâce ouvrante et de l’amour fécondant » (Message XII, 34) ?
Les golems symbolisent en réalité la femme et l’homme intérieurs que l’industrie du sage fait émerger du chaos par leur création. La création doit être entendue comme le fait de donner vie et actualité à ce qui est en puissance dans l’invisible et que le magicien par sa baguette magique – sa parole – extrait du chaos. Cette baguette magique a le pouvoir de créer, de transmettre la vie. Le mythe du golem est paradigmatique puisque celui-ci est une création faite par les rabbins à partir de la poussière amorphe, animée ensuite par la magie du Nom, ou la transmission de la vie.
La baguette magique symbolise ce qui dirige le pouvoir de la parole créatrice, comme on peut l’observer dans différentes représentations du caducée de Mercure. Le caducée –mot d’origine latine qui désigne une tige d’olivier décorée de guirlandes– fut confié par le dieu Apollon à Mercure lorsque celui-ci lui rendit son troupeau. Autour de ce sceptre de Mercure (ou Hermès) sont enroulés deux serpents ou deux forces complémentaires : la force de la dissolution et la force de la coagulation, c’est-à-dire la féminine et la masculine, ou la femme et l’homme intérieurs. Dans chaque individu ne subsiste-t-il pas en puissance la Lune et le Soleil, le Yang et le Yin, l’élément féminin et l’élément masculin, ou encore la grâce et l’amour? Quant au magicien, il représente selon nous l’acte symbolique qui réalise la manifestation de l’occulte car, de sa baguette magique ou parole prophétique, il crée l’être double ou Rebis à partir du Rien chaotique, comme le Premier Adam.
Parmi les anciens maîtres, Nicolas Valois et son ouvrage La Clef du secret des secrets sont particulièrement appréciés par Louis Cattiaux. Nicolas Flamel recueille également son admiration. À son hommage, Cattiaux peint en 1941 « La belle au bois dormant » ou « L’Alchimie reposant » et lui consacre un poème :
NICOLAS FLAMEL – Sur les cimes lointaines, l’assemblée des grands sages méditait silencieuse, car toute parole est vaine dans l’étonnant magistère qui triant l’ombre et la lumière, nous fait témoins de son plus grand mystère.
(…) on pourrait comprendre que le Cattiaux peintre ne fut pas un génie de l’art, mais plutôt que le message qu’il a transmis dans ses peintures hermétiques et dans son oeuvre « Le Message Retrouvé » est le résultat d’une sublimation. En tant que personnage historique, Cattiaux s’est effacé pour laisser paraître la sublimation de l’oeuvre. Tel est, selon nous, son message.
https://www.arsgravis.com/alquimia-la-tierra-viva/
Jeanne d’Hooghvorst
Août 2021
Photos de Jean-Christophe Lohest