Dans le travail social, et plus précisément dans le travail en urgence sociale dans lequel j’évolue, nous nous concentrons particulièrement sur la situation administrative et médicale de la personne. En effet, j’utilise là le terme médical car nous n’évaluons jamais la santé dans une approche globale mais bien les problèmes de santé spécifiques que la personne pourrait avoir. Notre travail en tant qu’acteur de première ligne consiste surtout à créer un réseau autour de la personne afin qu’elle puisse être autonome pour la suite, l’objectif des centres d’accueil d’urgence n’étant pas un séjour à moyen ou long terme.
De cette réalité théorique, j’ai pu observer une réalité de terrain bien différente. En effet, un bon nombre de personnes ne trouvent pas de solution rapide et reste quelques semaines, quelques mois voire quelques années dans des centres d’hébergement d’urgence.
Ces personnes, au-delà de leurs problèmes administratifs et médicaux, ont souvent vécu des traumatismes non visibles et n’ont pas toujours les ressources pour demander de l’aide par rapport à cela.
C’est dans mon travail auprès des femmes que la nécessité d’un accompagnement différent a émergé. En effet, nombreuses sont les femmes qui portent un traumatisme lorsqu’elles arrivent dans un centre d’hébergement d’urgence. Ces traumatismes sont d’origines variées : la vie en rue, difficulté du parcours migratoire, problèmes psychiatriques non stabilisés, violence, agression sexuelle… La seule chose que l’on propose à ces personnes lorsque le problème est identifié, est d’obtenir un suivi psychologique. Il est certes indispensable, mais je reste persuadée qu’en tant que travailleurs sociaux, nous pouvons également agir et mettre en place des actions afin d’aider les personnes à réintégrer le bien-être global dans leur vie.
J’ai décidé pour ce travail de me concentrer sur les femmes victimes de violences conjugales qui représentent une grande partie des personnes avec lesquelles j’ai travaillé et qui sont également les personnes auprès de qui j’ai frôlé mes limites professionnelles et personnelles. L’une d’entre elle m’a dit un jour, au cours d’une discussion, qu’elle avait besoin de reprendre ses cours de yoga qu’elle avait stoppé suite à sa fuite du domicile conjugal car elle ressentait un manque. C’est de là qu’est partie mon idée de recherche.
Je vais donc dans un premier temps chercher à définir la violence conjugale, la posture d’accompagnement et le yoga dans mon sujet afin de chercher ensuite à savoir en quoi le yoga peut être un outil dans l’accompagnement des femmes victimes de violences conjugales. Dans un second temps, je développerai la mise en place d’un atelier : des réflexions préliminaires aux pistes d’amélioration en passant par la mise en pratique auprès d’un petit groupe de femmes et l’analyse de ces ateliers. Je terminerai par ouvrir à des réflexions plus larges sur l’intégration du yoga et du bien-être/santé dans les institutions sociales.
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